
20/05/2022
Publié le 17/05/2022
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a déclenché, dès le 24 février 2022, un vaste mouvement de solidarité au sein de la société française. De nombreuses collectivités locales et leurs élus se sont mobilisés, ainsi que les associations nationales d’élus locaux.
Au-delà de l’assistance humanitaire aux populations civiles d’Ukraine, la question de l’accueil des personnes déplacées par le conflit s’est rapidement imposée comme l’un des principaux défis de cette crise. Il s’agit d’un immense défi collectif, qui intéresse tous les acteurs d’un territoire : statut juridique, logement, scolarisation, santé, accès à un emploi, accompagnement social, les questions à traiter sont nombreuses. Les préfets de département sont chargés de coordonner l’action des différents acteurs compétents pour y répondre, en lien étroit avec les collectivités locales.
En concertation avec les associations d’élus, l’État met à la disposition des associations d’élus un document opérationnel répondant aux questions pratiques qu’elles se posent à l’arrivée des personnes déplacées. Cette foire aux questions (FAQ) a vocation à être mise à jour régulièrement à mesure que se préciseront les différents dispositifs mis en place.
Joël Giraud
ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales
Le point d’entrée généraliste pour accéder aux informations officielles du Gouvernement est le site : www.gouvernement.fr/info-ukraine
Les informations relatives aux droits et à l’accueil des personnes déplacées sont accessibles depuis le site https://parrainage.refugies.info/ . Depuis ce site, vous serez renvoyé vers la bonne page de sites spécialisés dans des fonctions différentes :
Les informations relatives aux inscriptions scolaires sont disponibles à l’adresse suivante : https://www.education.gouv.fr/info-ukraine
Afin d’assurer le pilotage stratégique de la crise, la cellule interministérielle de crise (CIC) a été activée. Elle réunit l’ensemble des ministères concernés. Elle est dirigée par le préfet Joseph Zimet.
Dans les territoires, la gestion de la crise est pilotée par les préfets de département. Ils réunissent l’ensemble des services de l’Etat et assurent leur coordination avec les collectivités territoriales. Ils sont les interlocuteurs premiers des élus locaux.
Les préfets de département sont les interlocuteurs des élus locaux pour l’ensemble des aspects opérationnels.
Les cabinets ministériels concernés et la CIC tiennent chaque semaine avec les associations nationales de collectivités une réunion de coordination technique.
Les ministres tiennent avec les présidents des associations d’élus des réunions de coordination politique après chaque réunion de la CIC à leur niveau.
Les 2055 France Services réparties sur le territoire peuvent apporter aux personnes déplacés :
Le point d’entrée général est https://parrainage.refugies.info/. Un livret d’accueil présentant de manière synthétique les différentes étapes de l’accueil en France peut être téléchargé.
S’agissant du droit au séjour, le portail généraliste redirigera les personnes recherchant vers https://www.interieur.gouv.fr. Des dépliants en français, en anglais et en ukrainien sont accessibles sur le site.
Le guichet d’accueil physique des personnes déplacées est la préfecture de département de leur lieu de résidence ou d’hébergement.
Les Ukrainiens titulaires d’un passeport biométrique n’ont pas besoin de visa pour se rendre dans l’espace Schengen et donc en France.
Si vous êtes Ukrainien, que vous souhaitez vous rendre en France et que vous êtes titulaire d’un passeport biométrique, vous n’avez pas besoin de solliciter les autorités consulaires.
Si vous êtes Ukrainien, que vous souhaitez vous rendre en France et ne disposez pas d’un passeport biométrique ou êtes dépourvu de document de voyage, vous êtes invité à vous rendre dans l’un des postes consulaires dans les Etats frontaliers de l’Ukraine (Pologne, Roumanie, Hongrie,…) afin que votre situation puisse être étudiée.
Au sein de l’espace Schengen, vous serez en séjour régulier durant 90 jours. Vous pouvez, si tel est votre souhait, obtenir une protection dans le pays dans lequel vous vous trouvez.
Les personnes déplacées en France du fait de la guerre en Ukraine peuvent bénéficier de la protection temporaire.
La protection temporaire est un dispositif exceptionnel activé par la décision du Conseil de l'Union européenne du 4 mars 2022.
L’instruction du 10 mars 2022 détaille le dispositif.
Vous êtes éligible à la protection temporaire si :
La protection temporaire donne droit à :
Si votre dossier est complet et recevable, vous serez protégé et il vous sera délivré une autorisation provisoire de séjour.
Vous serez ensuite orienté vers l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) pour la délivrance de la carte ADA.
La plupart des personnes déplacées arrivent en France par leurs propres moyens, en véhicule individuel ou en transports collectifs.
Les collectivités qui souhaitent contribuer au transport de personnes déplacées sont invitées à prendre contact avec leur préfet de département. Pour des raisons d’efficacité logistique, de sécurité des personnes et afin de garantir un accueil de qualité, il est recommandé aux collectivités de ne s’engager dans de telles opérations qu’en accord et en coordination avec le représentant de l’Etat.
Les informations relatives au dispositif mis en place par la SNCF sont disponibles en ukrainien, en français et en anglais sur le site suivant :
https://www.sncf.com/fr/groupe/gratuite-trains-refugies-ukrainiens
Le Groupe SNCF participe à la solidarité envers les réfugiés ukrainiens au côté des autres opérateurs ferroviaires en Europe et permet aux personnes fuyant le conflit de voyager gratuitement à bord de ses trains en France et vers les destinations européennes frontalières.
Lors de votre arrivée en gare, vous devez vous présenter à un guichet de vente. Voici les pièces qui vous permettront d’obtenir un billet de train gratuit :
Il est indispensable d’avoir un billet. Vos billets peuvent être obtenus gratuitement auprès d’un guichet de vente SNCF sur présentation d’un passeport, d’une carte d’identité émise par l’Ukraine, d’un billet HELP UKRAINE de la Deutsche Bahn, d’un titre de séjour ukrainien ou d’une carte ukrainienne de résident étranger en Ukraine.
Vous pouvez accéder à tous les trains de l’entreprise SNCF, y compris ceux à destination de pays européens frontaliers, sous réserve d’avoir un billet et une place disponible à bord.
Le permis de conduire ukrainien est reconnu pour circuler valablement en France si un certain nombre de conditions sont remplies. Pour l’essentiel :
La reconnaissance du permis prend fin à l’expiration du délai d’un an suivant l’acquisition de la résidence normale sur le territoire national.
Les permis de conduire ukrainiens, à l’issue de la période de reconnaissance, ne sont pas échangeables contre un permis français.
Les personnes ayant établi leur résidence permanente (résidence normale) en France (ou qui acquerraient ultérieurement cette résidence), elles doivent, en l’absence de possibilité d’échanger leur permis de conduire ukrainien contre un permis français, obtenir un permis de conduire français par examen si elles souhaitent continuer à être autorisées à conduire en France à l’issue de la période de reconnaissance.
Les communes et EPCI sont invités à recenser les hébergements communaux et intercommunaux disponibles via une procédure en ligne accessible depuis https://parrainage.refugies.info/ ou directement à l’adresse suivante : https://www.demarches-simplifiees.fr/commencer/hebergement-personne-morale-ukraine
Pour les particuliers souhaitant proposer une chambre à leur domicile ou un logement entier, il est également possible de les orienter vers la plateforme https://parrainage.refugies.info/ ou directement à l’adresse suivante : https://www.demarches-simplifiees.fr/commencer/recensemement-logement-particuliers-ukraine
L’organisation des flux d’arrivée et leur répartition sur le territoire national en fonction des capacités d’accueil sont effectuées par le réseau des préfectures, en lien avec la CIC.
Le travail de coordination des différents acteurs du logement et de l’hébergement est assuré par le préfet de département. En s’appuyant sur un opérateur spécialement missionné, le préfet de département réalisera l’analyse, la qualification et l’exploitation des offres de logement et d’hébergement citoyens, puis l’orientation des ménages vers les offres de logements adaptées, en lien avec les associations compétentes.
Le dispositif d’hébergement et de logement, coordonné par le préfet de département, est structuré en trois grandes étapes.
Etape 1 : sas d’accueil d’urgence à l’arrivée
Etape 2 : hébergement ad hoc des bénéficiaires de la protection temporaire
Etape 3 : accès au logement
Chaque préfecture désigne une association référente qui a pour mission de mettre en relation les accueillants volontaires et les personnes déplacées (après évaluation des motivations des parties prenantes), de veiller à la qualité des conditions d’accueil, d’assurer le suivi de la cohabitation et l’accompagnement social. Ces solutions emportent des problématiques, inhérentes à une cohabitation et des risques compte tenu de la vulnérabilité des ménages déplacés. Elles nécessitent donc un suivi particulier auquel il faut veiller tout particulièrement. Il est donc essentiel que ces initiatives citoyennes soient encadrées, en lien avec les services de l’Etat et les associations, afin de prévenir de potentielles dérives.
Cette modalité d’hébergement donnera lieu à la signature d’une convention tripartite entre l’hébergeur, la (les) personnes(s) accueillie(s) et l’association référente précisant les engagements de chacun.
Des réunions d’informations sur les modalités de l’hébergement citoyen seront organisées par les associations référentes afin de sensibiliser et former les particuliers sur les engagements qu’implique l’accueil de personnes déplacées qui sont en grande vulnérabilité.
Enfin, il convient de privilégier des quartiers dotés d’une bonne desserte en transports en commun afin d’éviter toute situation d’isolement et garantir l’accès aux services publics. Si le logement utilisé est disponible dans une zone peu desservie, il faudra s’assurer que les dispositions sont prises, le cas échéant avec le soutien de la collectivité territoriale, pour assurer la mobilité.
Il convient d’être particulièrement vigilant dans le traitement de ces situations. En effet, de nombreuses initiatives citoyennes ont été prises sans anticiper les conséquences d’un accueil dans la durée.
Dans ce cas, les personnes accueillant des déplacés ukrainiens à leur domicile devront être orientées vers les services de la préfecture afin que ces situations puissent être recensées et de réaliser les démarches administratives (obtention de la protection temporaire, autorisation provisoire de séjour…)
La préfecture pourra alors orienter les accueillants et les déplacés ukrainiens vers l’association référente chargée de l’accompagnement social et du suivi de l’hébergement citoyen, afin de s’assurer des conditions dans lesquelles les personnes sont accueillies.
Le CCAS pourra au besoin être mobilisé en complément notamment pour assurer un suivi des familles et réaliser des visites à domicile.
L’accès au logement des déplacés ukrainiens peut s’organiser selon deux cadres principaux
Le dispositif d’intermédiation locative permet :
Afin de maximiser les offres de logements disponibles pour les déplacés ukrainiens, le dispositif d’intermédiation locative peut être utilisé dans le parc social de façon dérogatoire au cadre classique (qui prévoit avant tout le recours au parc privé). Dans cette perspective, le contingent des collectivités territoriales peut être mobilisé pour accroitre l’accès au logement des ménages ukrainiens.
Les mises à disposition de logement à titre gracieux sont privilégiées.
Lorsque la location est effectuée à titre onéreux, il est fortement recommandé de ne pas dépasser le loyer plafond APL compte-tenu des ressources limitées dont disposent les déplacés.
Par ailleurs, les collectivités territoriales peuvent assurer une prise en charge totale ou partielle du différentiel de loyer, afin de réduire au maximum le reste à charge des ménages ukrainiens.
Enfin, la facilitation de l’installation dans le logement des déplacés ukrainiens peut se traduire par une aide des collectivités en matière d’ameublement et d’équipement.
Dans ce cadre, il est recommandé de se rapprocher des antennes locales du groupe Action Logement, lequel mobilise des financements pour l’accompagnement social et l’équipement de première nécessité des logements.
Comme indiqué, le recours à l’intermédiation locative doit être privilégié. Ce sont alors les opérateurs d'intermédiation locative qui doivent s'assurer de la bonne couverture assurantielle. Concernant l'accueil à titre gratuit de personnes ukrainiennes déplacées, il faut se rapprocher de son assureur pour vérifier la couverture assurantielle et les garanties.
La Fédération des sociétés françaises d'assurance a indiqué qu'elle étendrait gratuitement sur simple demande les garanties responsabilité civile et défense-recours des contrats d'assurance habitation concernés.
Le site du MENJS vous permet d’accéder à des informations à jour, ainsi qu’à des documents traduits en ukrainien : https://www.education.gouv.fr/info-ukraine
Un document en Français et en Ukrainien de présentation du système éducatif français peut notamment être téléchargé sur ce site.
Pour inscrire votre enfant à l’école s’il est âgé de à 3 et 10 ans, les démarches sont à effectuer auprès de la mairie de votre lieu d’hébergement.
Si votre enfant a entre 11 et 18 ans, vous pouvez vous rapprocher soit directement du collège ou du lycée le plus proche de votre lieu d’hébergement, soit auprès des services de l’éducation nationale dans le département de votre lieu d’hébergement (DSDEN : direction des services départementaux de l’éducation nationale).
Pour les jeunes de 16 à 18 ans, qui n'étaient pas ou ne souhaitent pas être scolarisés, les DSDEN vous accompagneront également afin de trouver un emploi ou une formation professionnelle.
Les mairies peuvent en premier se tourner vers leurs interlocuteurs habituels au sein des services de l’Education nationale.
Par ailleurs, au sein de chaque académie, une « cellule Ukraine » a été constituée. Le numéro de téléphone et l’adresse mail de la cellule Ukraine de votre académie sont accessibles sur le site du ministère de l’éducation nationale.
Un numéro vert national a également été ouvert : 08 00 00 55 16.
Dans la mesure du possible, les enfants seront accueillis dans des unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants (UPE2A). Ces unités permettent aux élèves concernés d’être inscrits dans une classe ordinaire tout en bénéficiant d’un enseignement renforcé en français langue seconde, en fonction de leurs besoins et de leurs acquis linguistiques et langagiers.
Les règles d’inscription à la cantine et aux activités périscolaires des enfants déplacés sont les règles de droit commun. Les collectivités sont invitées à faciliter leur inscription à ces services lorsqu’ils existent.
Selon le droit en vigueur, les mineurs ukrainiens, dès lors qu’ils sont scolarisés, peuvent participer aux accueils collectifs de mineurs (ACM). Ils peuvent être provisoirement admis, quel que soit leur statut vaccinal.
Les enfants peuvent être accueillis à l’école dès leur inscription. Les vaccinations obligatoires doivent être réalisées dans un délai de trois mois.
Les étudiants bénéficiant de la protection temporaire seront accueillis dans les établissements d’enseignement supérieur.
Les demandes d’inscription sont centralisées par Campus France (ukraine@campusfrance.org).
Les étudiants bénéficiant de la protection temporaire pourront être hébergés dans les logements disponibles dans les CROUS jusqu’à la rentrée prochaine. Ils pourront également bénéficier du dispositif d’hébergement/logement proposé à l’ensemble des bénéficiaires de la protection temporaire.
Les CROUS et les établissements d’enseignement pourront mobiliser plusieurs dispositifs d’aide sociale au bénéfice de ces étudiants (aides d’urgence, bourses, repas à 1€ etc.).
Compte tenu de l’urgence et de la précarité de la situation de ces familles, le gouvernement a souhaité que les réfugiés ukrainiens puissent bénéficier, dès leur arrivée en France, de la protection universelle maladie (PUMa) et de la Complémentaire santé solidaire (CCS).
Cela permet, entre autres, de ne pas faire l’avance de frais pour ses soins : la personne et les membres de sa famille sont couverts pour une durée de 12 mois.
Pour en bénéficier, il convient de fournir à la caisse primaire d’assurance maladie du lieu de résidence l’autorisation provisoire de séjour délivrée par la préfecture. Si l’adresse mentionnée sur l’autorisation provisoire de séjour ne correspond plus à l’adresse actuelle, il convient de joindre également la copie d’un justificatif de domicile. Cette démarche peut également être réalisée dans un France Services.
Vous pouvez inviter ces personnes à se rendre sur le site https://parrainage.refugies.info/
Les dons de matériel et de nourriture sont à ce stade déconseillés en raison de la saturation des circuits logistiques vers l’Ukraine. Il est recommandé de privilégier les autres formes d’action de solidarité.
Les entreprises qui souhaitent aider financièrement l’Ukraine peuvent le faire via le Fonds de Concours Entreprises activé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Il s’agit de l’unique outil de l’État donnant la possibilité aux entreprises de répondre rapidement et efficacement aux situations d’urgence à l’étranger.
Concrètement, les contributions financières recueillies permettront à l’État, en complément des actions déjà mises en œuvre, d’acheter des matériels de première urgence adaptés aux besoins des populations victimes, de les acheminer et de conduire des actions en matière d’aide humanitaire d’urgence avec des partenaires sélectionnés.
Par ailleurs, le concours des entreprises peut être recherché pour faciliter l’accès au logement des ménages ukrainiens. Ainsi, il peut être opportun de se rapprocher des CCI afin d’identifier les entreprises propriétaires de logements vacants qui pourraient être mis à disposition des déplacés ukrainiens.
Le site https://parrainage.refugies.info vous réorientera vers la page pertinente du site www.jeveuxaider.gouv.fr qui permet de proposer des missions bénévoles.
Les volontaires du Service Civique d’ores et déjà affectés à des missions dédiées à des actions de solidarité (au bénéfice par exemple de réfugiés ou étrangers) sont immédiatement mobilisables avec leur accord. Un avenant à leur contrat peut être nécessaire si certaines modalités de mission évoluaient dans ce cadre (ex. : modification des lieux de mission, horaires, etc.).
Les volontaires qui ont été recrutés sur d’autres types de missions peuvent, avec leur accord et celui de l’organisme, être rapidement réorientés vers les missions adéquates dès lors que ces dernières sont présentes dans l’agrément de l’organisme. Cette réorientation peut être effectuée par l’organisme d’accueil par simple avenant au contrat le liant au volontaire.
Dans ces deux cas de figure, la création d’un avenant s’effectue simplement, de manière dématérialisée, sur la plateforme « Elisa » de gestion des contrats de Service Civique, par la procédure standard (bouton « Créer un avenant »).
Les organismes souhaitant s’engager durablement (au moins 6 mois) autour de l’accueil de réfugiés mais ne disposant pas de missions agréées à ce titre peuvent bénéficier d’un avenant à leur agrément de Service Civique, par la voie habituelle,pour y ajouter une ou plusieurs nouvelles missions. Ces demandes feront l’objet d’un traitement prioritaire par l’Agence du Service Civique ou ses référents territoriaux.
Les volontaires en Service Civique peuvent par ailleurs s’inscrire, en tant que bénévoles et en dehors de leur temps de mission, sur le site www.jeveuxaider.gouv.fr.
Des facilités horaires supplémentaires (diminution provisoire des obligations hebdomadaires de Service Civique) peuvent le cas échéant leur être offertes à cette fin via un dispositif dématérialisé mis en ligne dans les prochains jours.
Des jeunes ukrainiens peuvent s’engager dès à présent dans un service civique s’ils sont bénéficiaires des titres de séjour prévus à l’article L.120-4 du code du service national.
De même des associations et collectivités territoriales labellisées « CES lead » ont la possibilité d’accueillir en CES des jeunes Ukrainiens déjà présents au sein de l’espace Schengen ou sur le territoire national, dès lors qu’ils sont titulaires d’un titre de séjour prévu à l’article L.120-4 du code du service national.
Pour faciliter le recrutement en Service Civique et en corps européen de solidarité de jeunes ressortissants ukrainiens, bénéficiaires de la protection temporaire, un projet de circulaire DJEPVA (direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative) / DGEF (direction générale des étrangers en France) va permettre à ces jeunes déplacés de pouvoir s’engager comme volontaires.
L’action extérieure des collectivités territoriales (AECT) est une faculté qui doit s’inscrire dans le respect des engagements internationaux de la France, d’une part, ne pas empiéter sur les compétences régaliennes de l’Etat, d’autre part.
Les collectivités territoriales et leurs groupements doivent en conséquence s’abstenir d’entreprendre des actions au profit d’entités non reconnues internationalement par la France. Ils ne peuvent pas non plus s’immiscer dans les prérogatives régaliennes de l’Etat. Tout soutien à des actions à caractère militaire en Ukraine par des collectivités territoriales ou groupements de collectivités est ainsi strictement exclu, la défense nationale étant de la responsabilité du Premier ministre[1].
L’AECT n’est en revanche plus soumise à la répartition des compétences prévalant en droit interne. Une collectivité peut ainsi agir, en la matière, en dehors des compétences que la loi lui attribue à la condition toutefois de ne pas exercer de tutelle sur une autre collectivité.
Les actions internationales mises en place par les collectivités territoriales et leurs groupements doivent respecter les principes de neutralité du service public, de séparation des Eglises et de l’Etat, d’égalité, de liberté de réunion et de liberté d’exercice du culte.
Le programme de développement durable à l’horizon 2030 adopté par les Nations unies le 25 septembre 2015 doit également être pris en compte.
Ces conditions remplies, les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent directement mettre en œuvre ou soutenir des actions à caractère humanitaire résultant notamment de catastrophes naturelles ou de conflit. Il s’agit, par exemple, d’aides ponctuelles d’urgence, d’aides alimentaires ou encore d'aides à la reconstruction.
Au-delà du financement, elles peuvent établir des partenariats, notamment par l’intermédiaire de structures partagées avec les autorités locales étrangères (groupements d’intérêt public ou sociétés par exemple). Ces partenariats sont alors conditionnés par l’autorisation du représentant de l’Etat dans la région.
Toutefois, l’article L.1115-5 du CGCT disposant qu’: « une collectivité territoriale ou un groupement de collectivités territoriales ne peut conclure une convention avec un Etat étranger, sauf dans les cas prévus par la loi […] », les partenariats doivent être noués au niveau des autorités locales étrangères, ou bien d’associations.
Le CGCT permet également aux collectivités territoriales ou à leurs groupements compétents de mener des actions d'aide d'urgence ou de solidarité internationale dans le domaine de l'eau et de l'assainissement, dans le domaine de la distribution publique d'électricité et de gaz[2] ainsi que dans le domaine de la gestion des déchets et de la mobilité[3], dans la limite de 1 % des ressources affectées aux budgets de ces services.
La conclusion de conventions avec les autorités locales étrangères n’est plus obligatoire depuis 2014 pour mettre en œuvre des actions extérieures. Néanmoins, tout acte des collectivités territoriales et de leurs groupements, y compris dans ce domaine, demeure soumis au droit national dès lors que des subventions bénéficient à un organisme de droit privé.
La délibération de l’assemblée délibérante (régionale, départementale, municipale ou communautaire), qui est le fondement juridique de l’action extérieure, doit exposer les motivations de l’action envisagée, ses modalités et les moyens financiers qui lui seront consacrés.
Les aides financières via le FACECO sont recommandées.
Les dons matériels posent en effet d’importants problèmes logistiques compte tenu des volumes à acheminer.
L’article L. 1115-1 du CGCT permet aux collectivités territoriales et leurs groupements d’abonder le fonds d’action extérieure des collectivités territoriales (FACECO). Dès lors que l’utilisation finale de ces versements n’est pas précisée, il s’agit pour les collectivités territoriales et leurs groupements de subvention de fonctionnement.
Ce fonds de concours est géré par le centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) permet d’apporter une réponse française coordonnée et adaptée. Les projets sont sélectionnés par le Centre des opérations humanitaires et de stabilisation (COHS) du CDCS, en lien avec la collectivité territoriale ou le groupement contributeur.
Cette sélection s’effectue en fonction :
Dès l’adoption de la délibération, la trésorerie compétente effectue un virement auprès de la Direction spécialisée des finances publiques pour l’étranger (DSFIPE) :
L’action des collectivités territoriales et de leurs groupements en faveur de l’Ukraine peut aussi se manifester sur le terrain symbolique en France. Le droit applicable en la matière est peu détaillé et n’est pas toujours spécifique à l’action internationale. La latitude d’action dépend par conséquent largement du pouvoir d’appréciation des préfets dans le cadre du contrôle de légalité.
La circulaire du 24 mai 2018 relative à l’action extérieure des collectivités territoriales et à son contrôle rappelle les conditions dans lesquelles certaines actions peuvent être entreprises :
Cohésion territoires
& Relations collectivités
@Territoire_Gouv